SADéMMaR

Sur l’intégralité du cycle de vie d’un bien d’équipement, l’étape de production est la plus impactante sur le changement climatique, l’épuisement des ressources minérales et fossiles, l’acidification et les effets respiratoires, et sur l’émission de polluants inorganiques. Pour réduire cet impact, l’économie circulaire consiste à mettre en œuvre différents processus cycliques dont font partie les processus de maintenance.

Malgré un contexte juridique favorable, la pratique de la réparation n’est pourtant pas majoritaire parmi les français : une enquête de l’ADEME montre notamment que 85% déclarent avoir envisagé de réparer leurs biens mais seulement 38 % l’affirme de manière ferme, que la panne reste pour 63 % un motif suffisant pour remplacer l’équipement, et que pour un produit tombé en panne, seulement 36 % des enquêtés en moyenne le réparent et 54 % en moyenne le remplacent. Les freins opposés à cette « culture de la réparation » sont de natures multiples : techniques, sociologiques, financiers et économiques.

Le projet se propose donc de lever ces freins par une approche pluridisciplinaire et d’adapter les méthodes scientifiques requises pour chaque étape du processus de détection/diagnostic/réparation, aux caractéristiques des biens d’équipement et des profils des acteurs d’un processus de réparation dont le citoyen est la pièce maîtresse.

Une première étude sera menée du système d’acteurs impliqués dans ce processus (fabricants, distributeurs, professionnels de la réparation, acteurs de l’économie sociale et solidaire tels les repair cafés, fablabs…), afin d’en comprendre les comportements et d’identifier les différents freins. Des solutions (outils, méthodes, systèmes d’information) seront ensuite proposées pour accompagner les acteurs dans la décision de s’inscrire dans une logique de réparation plutôt que de remplacement, et pour mettre en œuvre cette réparation.

Ces solutions s’inspireront de celles proposées par la communauté scientifique pour la maintenance des équipements industriels (modélisation de l’équipement basées sur les outils statistiques de traitement du signal et méthodes d’intelligence artificielle).

Les preuves de concepts correspondant à ces solutions seront soumises aux représentants des différentes catégories d’acteurs et améliorées en fonction de leurs réactions. Enfin, les chaînes de valeur correspondant aux dispositifs traditionnels et les dispositifs de réparation émergeant seront comparées, et en seront déduits les mécanismes (financiers, organisationnels, juridiques, etc.) qui permettraient de viabiliser certains modèles de réparation innovants.

Le projet SADéMMaR s’inscrit dans une logique de réappropriation régionale de production, non pas de biens d’équipements, mais des services rendus par ces biens. Il s’agit en effet de faire en sorte que des équipements fabriqués à des milliers de kilomètres puissent avoir des durées de vie beaucoup plus longues que prévues.

Contribuer à allonger la durée de vie des biens déjà fabriqués rends plusieurs services au citoyen : lui permettre de jouir plus longtemps des fonctions assurées par le bien, mais aussi réduire son impact carbone et les problèmes sanitaires qui peuvent en découler. Le projet participe aussi directement au développement de modèles économiques résilients tels que l’économie circulaire, l’économie de la fonctionnalité, et l’économie collaborative.