Journée d'étude : Faire vivre la chanson de geste, poumon de la littérature mediévale
Organisé par Justine DOCKX, Docteure en langue et littérature française
La chanson de geste constitue un matériau narratif vivant par essence. La dénomination même interrogera le néophyte qui y verra sans doute un chant accompagné de gesticulations. Aussi, nous pouvons lire dans l’épopée médiévale l’accomplissement d’un récit empreint de voix. Le grand genre épique a marqué la littérature française par sa forme narrative tout autant que ses qualités oratoires, tel un poumon textuel. La respiration du récit devient rapidement une source d’inspiration puisqu’aux carrefours d’influences européennes, la matière de France s’inscrit dans une dynamique créative et innovante, et saura se renouveler tout au long du Moyen Âge. La puissance narrative et stylistique est capable d’innerver tout un champ littéraire, et si le déclin est définitif à la Renaissance, le genre gardera les marques d’une composition remarquable.
Dans une perspective relativement large, l’objectif de cette journée d’étude est de questionner le genre de la chanson de geste et ses possibilités. À l’aune d’une littérature française foisonnante, le genre épique pose des jalons. La métaphore physiologique nous semble une approche intéressante en ce sens où elle sous-tend plusieurs axes d’étude : la musicalité et la performance corporelle, la mouvance et la réception, ou encore la production de textes. À l’heure où la chanson de geste peut encore être redécouverte – les éditions et traductions foisonnent depuis plusieurs décennies – et rencontrer de nouveaux lecteurs enthousiastes, les Français auraient donc bien la tête épique !