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Retour sur le séminaire « La recherche scientifique au féminin : Nouvelle génération »

Le 29 novembre se déroulait la 3ème édition de « La recherche Scientifique au féminin ».

L'événement, organisé par la Commission Parité-Egalité du LAMIH UMR CNRS 8201, a rassemblé pas moins de 186 étudiants de l’INSA Hauts-de-France ainsi que des chercheurs et chercheuses du LAMIH.

Le 29 novembre se déroulait la 3ème édition de « La recherche Scientifique au féminin ».

L'événement, organisé par la Commission Parité-Egalité du LAMIH UMR CNRS 8201, a rassemblé pas moins de 186 étudiants de l’INSA Hauts-de-France ainsi que des chercheurs et chercheuses du LAMIH.

En présence d’Adeline Nazarenko, Directrice de l’Institut CNRS Sciences informatiques, d’Abdelhakim Artiba, Président de l’UPHF, Laurent Dubar, Directeur du LAMIH et Sonia Duval, Adjointe au Délégué Régional du CNRS Hauts-de-France, cette nouvelle édition, centrée autour de la nouvelle génération, était un moment de partage entre chercheuses de tous âges et de tous horizons.

elles font de la recherche

L’événement a commencé par un entretien avec Madame Nazarenko afin de retracer son parcours de vie.

interview Adeline Nazarenko

Adeline Nazarenko a une carrière exceptionnelle alliant à la fois sciences humaines et sciences informatiques. « J’ai toujours aimé les sciences et les humanités » déclare-t-elle. Après un baccalauréat scientifique, elle a choisi de faire une « prépa littéraire ». Elle a ensuite passé l’agrégation de lettres modernes puis obtenu un DEA en informatique (l’équivalent du Master 2). Experte dans le traitement automatique des langues (ce sont tous les logiciels qui permettent de manipuler la langue orale et écrite avec l’un des exemples les plus connu pour le grand public CHATGPT), elle a obtenu une médaille de bronze du CNRS à 38 ans lorsqu’elle était encore Maitre de conférences. En 2022, elle est nommée Directrice de l’un des 10 instituts du CNRS.

S’en est suivie une table ronde regroupant des chercheuses débutantes et plus expérimentées afin de partager leurs expériences et motiver la jeune génération à oser embrasser une carrière scientifique, en leur démontrant, par l’exemple, que les femmes y ont toute(s) leur(s) place(s).

Cette table ronde était composée d’Adeline Nazarenko mais également de Céline Morin, Professeur des universités, chercheuse en mécanique au LAMIH et responsable des relations internationales à l’INSA Hauts-de-France, Cécilia Daquin Maîtresse de conférences en automatique au LAMIH, Elvina Derhille Doctorante en mécanique au LAMIH et Chaîma Zormati Doctorante en informatique au LAMIH.

Elles ont présenté leurs travaux de recherche à fort enjeu sociétal comme la logistique verte fondée sur l’économie circulaire, la valorisation de déchets, la dépollution, le traitement informatique des langues ou plus spécifiquement le contrôle d’écoulement en zone d’appontage des hélicoptères sur les frégates militaires. 

La recherche au féminin

Oui il est possible d’être une femme, de faire de la recherche scientifique, d’être Directrice d’Institut, Vice-Présidente d’université, Directrice Adjointe d’école d’ingénieur, responsable des relations internationales !

verbatim recherche au féminin

Adeline Nazarenko partage quelques conseils : Il faut tout d’abord « faire ce que l’on a envie de faire, on ne fait bien que ce pour quoi on a du goût, de l’enthousiasme ». Oui, tout n’est pas toujours facile, il y a des échecs mais il ne faut pas avoir peur de l’échec, on peut le gérer et rebondir. On a plus de regret de ne pas avoir osé que d’avoir échoué. Il faut se faire confiance et enfin elle partage : « mesdames, méfiez-vous de tous les messages, de tous les conseils négatifs ou de toutes les mises en garde que l’on peut vous faire ».

Certaines personnes font en effet part de leurs propres peurs et se mettent même en concurrence inconsciemment afin de dissuader quelqu’un d’être ambitieux. Il ne faut cependant pas se tromper : ces messages négatifs viennent de tout le monde, que l’on soit homme ou femme.

Cécilia Daquin a acquiescé : quand elle a annoncé à ses parents qu’elle voulait devenir Maîtresse de conférences, leur 1ère réaction a été : « Ah, tu es sûre ? Est-ce que tu vas y arriver ? Tu ne préfères pas être institutrice pour t’occuper de tes enfants ? ». Malgré cela, elle a épousé la carrière qu’elle voulait à savoir devenir enseignante et chercheuse.

Cécilia Daquin

Afin de réussir à allier vie privée et vie professionnelle à forte responsabilité, Adeline Nazarenko nous rappelle qu’il faut « garder des priorités, se fixer des gardes fous et ne pas se consumer dans ce que l’on fait, ne pas oublier que « le mieux est l’ennemi du bien ».

Adeline Nazarenko précise son expérience : on entend plus de femmes refuser des postes à responsabilités parce qu’elles s’imaginent qu’elles ne vont pas le faire bien, ou elles se posent la question du mérite de la reconnaissance, ce fameux syndrome de l’imposteur. Quand une femme refuse de prendre des responsabilités pour ces raisons, il faut le comprendre et y remédier.

probleme grossesse recherche au féminin

Une discussion s’est alors engagée sur le thème de la grossesse : « je ne peux pas tomber enceinte maintenant, pas pendant ma thèse, pas pendant mon post doc… » et si ce n’est pas la femme elle-même qui se pose cette question, ce sont les encadrants qui y font mention. Face à cette question Stéphanie Barbez, Responsable Communication du CNRS Hauts-de-France et correspondante égalité Femmes-Hommes, bondit « il y a un vrai problème sur ce sujet, c’est tout le système qui est à changer sur la parentalité : seules les femmes se posent cette question. Aucun homme ne se dit un jour « tiens, je ne vais pas prendre de responsabilités professionnelles car je vais avoir un enfant ! »  et en plus, pour les femmes, il y a le « tic tac » biologique.

« Il faut que la société dans son entièreté change de point de vue sur la parentalité ». Adeline Nazarenko souligne que c’est du rôle du manager, de l’encadrant de gérer ces questions, d’accompagner, d’aider. Elle indique d’ailleurs que dans son laboratoire, on propose une mobilité au doctorant dont la directrice de recherche est enceinte, pour notamment alléger la charge mentale de la directrice.

Concernant la notion discrimination positive, Adeline Nazarenko déclare « cesser d’être favorisé, ne veut pas dire être défavorisé ». Céline Morin donne sa position : « je refuse d’aller à un jury de thèse parce qu’il faut une femme si je considère que ce n’est pas dans mon domaine ».

Céline Morin et Cécilia Dacquin

Enfin, si nous voulons faire bouger les lignes, il faut déconstruire les stéréotypes. « Nous portons tous les stéréotypes ». Comme le souligne Sonia Duval : « L’égalité doit être inculquée à l’école », il ne faut plus véhiculer de stéréotypes dès le plus jeune âge comme « la danse, c’est pour les filles ».

Laurent Dubar clôture le séminaire en invitant l’assistance à continuer les échanges autour d’un cocktail pendant lequel il est possible de découvrir des posters de recherches de doctorant.e.s.

La recherche au féminin
Abdelhakim Artiba et Adeline Nazarenko
Sonia Duval et Laurent Dubar
interview Adeline Nazarenko
verbatim recherche au féminin
Adeline Nazarenko
Céline Morin et Cécilia Dacquin
Elvina Derhille
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Cécilia Daquin
Chaîma Zormati
Assistance à la rechercher au féminin
elles font de la recherche
Poster à la recherche au féminin