Colloque « Voies de Colette : entre plume et scène »
Si 2023 a célébré les cent-cinquante ans de la naissance de Colette, 2024 marque la date anniversaire des soixante-dix ans de la disparition de cette figure marquante de la création au féminin durant la première moitié du vingtième siècle.
Le récent spectacle musical, Music Hall Colette de Cléo Sénia, mis en scène par Léna Bréban, joué en janvier 2024 au théâtre Tristan Bernard (nomination de l'artiste Cléo Sénia pour le Molière de la révélation féminine, en mai 2024), prouvent à quel point Colette a basculé au rang d’icône pour les nouvelles générations.
Teaser du spectacle Music-Hall Colette (https://www.youtube.com/watch?v=Y68l1sdDrnQ)
C’est autour de ce dernier spectacle que ce colloque « Voies de Colette : entre plume et scène » entend mener une réflexion transdisciplinaire sur ce que la voix de Colette peut avoir en propre, dans son articulation spécifique entre le monde de la scène et celui des livres où elle développe conjointement ses capacités créatrices. En partenariat avec des structures culturelles du territoire – la scène nationale Le Phénix de Valenciennes qui accueillera une partie des échanges, et le festival Le Quesnoy en chanteurs, qui programmera le spectacle Music Hall Colette au théâtre des Trois Chênes le 22 novembre –, ce colloque entend croiser les regards disciplinaires, pour essayer d'éclairer précisément comment une dynamique de création à la fois complexe et cohérente a pu se déployer à la fois dans cette double direction littéraire et spectaculaire. L’anniversaire de Colette nous semble donc une occasion opportune pour mettre en lumière d’éventuels liens entre les capacités de Colette à briller en scène, et ses talents pour éclairer la sensualité des scènes qu'elle crée par son écriture. Les approches seront nécessairement pluridisciplinaires mais viseront à interroger les fils tendus par ces deux modes de représentation, la plume et la scène. Le colloque envisagera encore l’articulation entre un projet artistique transgénérique et une dynamique d’émancipation (à la fois créatrice, économique et symbolique), qui répond de manière complexe à la situation de vulnérabilité intrinsèque des femmes dans la société patriarcale du début du XXe siècle. Dépasser les frontières convenues, l’afficher publiquement, sur les planches comme sur les pages, est-il à recevoir comme une forme de résistance, voire de résilience, ou faut-il juste considérer plusieurs facettes juxtaposées d’une personnalité féconde ?