Conférence de Céline Grassegger

L’Université des Savoirs Partagés (USP) est un projet initié par l’Université Polytechnique Hauts-de-France qui propose des conférences gratuites et ouvertes à tous, animées par des personnalités de renom et abordant des thématiques variées et accessibles.
L’USP développe également une offre de formation transgénérationnelle, favorisant l’hybridation des savoirs et offrant aux participants un accès aux ressources, activités et événements culturels de l’Université.

Au-delà des conférences, l’USP développe une offre de formation transgénérationnelle ouverte à tous, favorisant l’hybridation des savoirs et les liens avec la vie sociale et citoyenne. Les participants peuvent bénéficier de modules d’ouverture, d’accréditations, ainsi que d’un accès aux bibliothèques, centres de documentation, activités sportives, expositions et événements culturels de l’Université.

Après le succès de la conférence de Frédéric Martin, ancien négociateur du RAID, l’Université Polytechnique Hauts-de-France poursuit son cycle de conférences organisé par l’Université des Savoirs Partagés (USP). Le 16 octobre 2025 à 18h30, à l’IMTD, l’Université Polytechnique Hauts-de-France a accueilli Céline Grassegger, Commissaire générale et évaluatrice au CSATE, pour une conférence intitulée « Le commissaire de police au cœur des enjeux de sécurité ».

Actuellement chargée de missions d’évaluation et de pilotage stratégique au sein de la Police nationale, Céline Grassegger est directement impliquée dans l’adaptation des forces de sécurité aux défis contemporains, tels que la gestion de l’ordre public, la coopération européenne et la prévention des menaces émergentes.

Un parcours exemplaire au service de la Police nationale

Madame Grassegger a partagé son parcours professionnel, marqué par une nomination au grade de commissaire à seulement 26 ans, et sa transition vers les missions d’évaluation en 2025. Elle a évoqué ses expériences dans les Antilles françaises et revenu sur la création de l'école supérieure de Police, ainsi que dans le développement des premières innovations en matière de police technique et scientifique telles que la création du système d’identification par les empreintes digitales.

Elle a rappelé les grandes réformes ayant structuré la Police nationale : la réforme de 1995, ainsi que celle de 2024, qui favorisent l’unicité de la police sur le territoire français.

Elle a également souligné les valeurs fondamentales de la Police nationale, notamment le code de déontologie remis à chaque policier, la préparation nécessaire à la fonction et la dignité qu’implique la profession.

Le rôle central du commissaire dans l’organisation policière

Céline Grassegger a présenté la structure de la Police nationale, décrite comme une organisation pyramidale comprenant plus de 100 métiers différents. Le commissaire de police est au centre de cette organisation : il conçoit et dirige les opérations, encadre les équipes (police scientifique, réservistes, cadets…), et veille au respect des valeurs et des règles. Il est assisté par les officiers de police et les gradés et gardiens. La police nationale comprend également des personnels administratifs, techniques et scientifiques et s’enrichit par le recrutement de personnel civil dans le cadre de la réserve opérationnelle.

Elle a insisté sur le rôle de proximité du commissaire avec le terrain, notamment lors des manifestations de voie publique, pour prévenir les actes terroristes ou malveillants, et pour sécuriser les frontières du territoire conformément à la législation européenne. Elle a évoqué également la reconduite des personnes en situation irrégulière.

Le commissaire est polyvalent car il doit pouvoir gérer tout type de service, en centrale ou en territoriale, quelque soit la filière (voie publique, investigation, renseignement, police aux frontières, formation, soutien…), accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, combinant management des ressources humaines, gestion opérationnelle et représentation institutionnelle.

Adaptation aux défis contemporains

Madame Grassegger a détaillé l’adaptation de la Police nationale aux nouveaux outils numériques, à la cybercriminalité, aux fake news et à la lutte contre les narcotrafics. Elle a insisté sur l’importance des renseignements dans la préparation et la réussite des opérations, et sur l’apport des outils modernes pour fournir aux magistrats des preuves irréfutables.

Elle a également abordé les défis liés à l’anonymisation des policiers et à la mobilisation des ressources humaines pour faire face aux menaces émergentes, dans un contexte européen très présent.

Une institution en évolution

La Police nationale compte aujourd’hui 150 000 actifs, dont 1 901 commissaires au 1er septembre 2025, avec 32 % de femmes. Madame Grassegger a rappelé que la première femme policier a été recrutée en 1966, et que le concours de commissaire a été ouvert aux femmes en 1974, ce qui a permis une progression régulière de la représentation féminine au sein de la Police nationale.

Elle a également présenté les outils modernes de la Police, comme le site ma sécurité.fr, qui a permis de traiter plus de 130 000 plaintes en ligne en 2024, ainsi que le rôle de la « Police-secours » avec son numéro d’appel 17 et 112 (pour les portables).

Cette conférence a permis de mieux comprendre la complexité et la polyvalence du rôle de commissaire de police, entre pilotage stratégique, proximité avec le terrain, gestion des ressources humaines et adaptation aux enjeux contemporains. Elle a offert un espace d’échange sur les responsabilités et les défis liés à cette fonction dans un contexte marqué par l’évolution des menaces et la coopération internationale.